L’OIF a organisé une rencontre sur le rôle des jeunes dans la promotion de la paix et la prévention des conflits le 13 décembre 2019. Parmi les intervenants, A’Salfo, « leader » du Groupe Magic System et Ambassadeur de bonne volonté de l’Unesco, Catherine Cano, l’Administratrice de l’OIF, et Gloria Fataki de l’ONG Open Diplomacy.
Les objectifs de ce panel étaient multiples. D’abord susciter une réflexion transversale sur l’investissement et l’accompagnement des jeunes en tant qu’agents de paix ; croiser ensuite des réflexions et partager les bonnes pratiques et les défis dans le but de nourrir l’engagement opérationnel de l’OIF, de ses Etats et gouvernements membres autour de la mise en œuvre de l’Agenda « Jeunes, paix et sécurité » ; renforcer enfin le dialogue et la synergie d’actions entre la jeunesse francophone, l’OIF et d’autres partenaires.
Lors des échanges, Catherine Cano a rappelé que « l’importance numérique* des jeunes francophones ne devait pas cacher leur vulnérabilité dans les situations de conflit et de fragilité, et leur perméabilité aux discours violents ». « A la Francophonie, nos Etats et gouvernements, Madame la Secrétaire générale et moi-même avons pris l’engagement de protéger les jeunes, de les éloigner de ces maux et d’en faire des agents du changement et de la paix car nous sommes convaincus qu’ils constituent un atout pour promouvoir le vivre ensemble » a-t-elle souligné.
L’Administratrice de l’OIF a également précisé : « la Consultation des jeunes que nous organiserons lors du Cinquantenaire permettra à l’OIF de s’adresser avec davantage de pertinence à la jeunesse tout comme elle contribuera à recueillir leurs avis sur les questions au cœur de notre organisation, dont celles liées à la paix. » Elle a par ailleurs cité quelques actions phares en cours de mise en œuvre ou à venir. C’est l’exemple « de cet Appel à initiatives francophones « Jeunes, paix et sécurité », dont l’objectif était de faire appel à la créativité des jeunes à travers les organisations jeunesse de la société civile (OSC) francophones, afin qu’ils apportent leurs solutions de terrain pour consolider la paix. Un deuxième projet sur lequel l’OIF travaille est « Radio jeunesse pour le Sahel » qui vise à faciliter l’accès à l’information des jeunes en tant que cibles prioritaires des actions de l’OIF, favoriser le partage d’expériences, de bonnes pratiques, le dialogue des cultures et la cohésion sociale en faveur d’une paix durable. Enfin, les Pionniers, qui est un projet que l’OIF va lancer pour accélérer la croissance de petites et moyennes entreprises (PME) innovantes et contribuer ainsi à résoudre le problème de l’emploi des jeunes et, par-delà, les éloigner de tous risques d’instrumentalisation nuisible à la paix. »
Salif Traoré – A’Salfo – est revenu sur la culture, notamment la musique comme un levier pour promouvoir la paix et le vivre-ensemble au sein de la jeunesse. Il a longuement partagé l’expérience qu’il a vécue dans le cadre de la collaboration de la Fondation Magic System avec l’Union européenne à travers la campagne de sensibilisation dans les régions de la Côte d’Ivoire pour échanger avec les populations autour de valeurs communes (UE Magic Tour).
Celle qui portait la voix de la jeunesse, Gloria Fataki de l’Institut Open Diplomacy, a saisi l’opportunité pour plaider en faveur d’une plus grande implication de la jeunesse dans la construction de la paix, et adresser des messages à l’endroit de la jeunesse et des décideurs francophones pour plus de responsabilité, plus d’engagement et d’appropriation en faveur de la consolidation de la paix.
Cette rencontre s’inscrit dans le prolongement de l’atelier de renforcement de capacités des représentants de 5 OSC de jeunesse, qui s’est déroulé au siège de l’OIF, à Paris, du 9 au 13 décembre 2019. Organisé en partenariat avec l’Institut des Nations unies pour la formation et la recherche (UNITAR), Synergies coopération et Swisspeace, cet atelier ambitionnait de former les jeunes bénéficiaires autour de compétences clés pour réussir le pilotage de leurs initiatives sur le terrain.
En sa qualité de partenaire principal, UNITAR a été représenté à l’occasion de l’événement de clôture par Evariste Karambizi, directeur de la « Division pour la paix » qui, lors de son intervention, est revenu sur l’importance des partenariats pour réussir la mise en œuvre opérationnelle de l’Agenda 2250.
Pour rappel, ces organisations de jeunesse de la société civile sont les lauréates d’un appel à initiatives francophone lancé le 21 septembre 2019 par l’OIF dans le cadre de sa contribution à la mise en œuvre de l’Agenda “Jeunes, paix et sécurité” de l’ONU et de la Résolution 2250. Elles sont du Togo, de la Mauritanie, du Cameroun, du Burkina Faso et du Mali. Chacune d’entre elles bénéficiera d’un financement de 20 000 euros de l’OIF pour mettre en œuvre son initiative au niveau local et à partir de 2020.
* Plus de la moitié (60%) de la population des Etats et gouvernements membres de la Francophonie est jeune, soit plus de 775 millions de personnes selon les chiffres officiels. D’ici à 2050, les projections chiffrent, par exemple, à 90% la part des jeunes francophones de 15-29 ans en Afrique.